dimanche 8 janvier 2017

Pour terminer, un grand merci

Pour clôturer cette aventure, la promotion du master Géosciences Brest 2015-2017 souhaite remercier tout ceux qui ont participé de près ou de loin à notre projet.

Tout d'abord, merci au LabexMER, à l'UBO (par le biais de la commission FSDIE) et à l'Ifremer d'avoir soutenu financièrement notre projet, permettant à 14 étudiants de profiter de cette expérience exceptionnelle.






Merci ensuite à nos professeurs, en particulier Laurent Geoffroy qui nous a accompagné sur le terrain. Un grand merci également à David Graindorge et Carole LeHir.

Merci enfin d'être venus si nombreux à nos ventes de crêpes. Cela ne va tarder à sentir à nouveau très bon dans la cafét' de l'IUEM grâce à la nouvelle promotion de master qui met en place un nouveau projet pour l'année prochaine.

Merci à tous encore une fois pour votre soutien.

Les master 2 Géosciences Brest



dimanche 13 novembre 2016

Jour 11 et 12 : Entre Faial et Brest, en passant par Lisbonne et Paris

Modèle réduit en sucre de Pico et Faial devant la piste de l'aéroport
Jour du départ de l’archipel des Açores, nous partons en taxi de notre logement à Pedro Miguel pour rejoindre l'aéroport excentré par rapport à la ville de Horta. Une fois arrivés, les valises enregistrées et les souvenirs achetés, le retard de notre avions nous a permis de profiter du beau temps et du balcon de la cafétéria. L'avion décollant en direction du volcan, nous étions excités de pouvoir l'observer lors du décollage. Malheureusement des nuages arrivent pour nous gâcher le paysage au moment de monter à bord.

Mais quelle surprise une fois le décollage effectué et les nuages dépassés, le volcan de l'île de Pico dépassait la mer de nuages! Après cette belle surprise, 2 heures de vol pour Lisbonne nous attendaient avec un petit sandwich et des biscuits comme seul repas.

Vue sur le volcan de Pico une fois passés au dessus des nuages

Praça do Marqués de Pombal, Lisbonne

Pas de problème pour atterrir à Lisbonne cette fois-ci et les valises restent à l'aéroport le temps de visiter la ville. Plusieurs groupes se forment pour visiter la ville le temps d'une après-midi : jardin de la fondation Calouste Gulbenkian, parc Eduardo VII, avenue de la liberté, quartier de Bairro Alto, etc.


Entrée de la gare du Rossio, Lisbonne
Finalement une grande partie du groupe se retrouve sur la petite place de Largo do Carmo, lieu tranquille au milieu de la ville, parfait pour boire un verre. Au choix pour le repas : un bon burger bien gras ou un buffet à volonté végétarien pour se remplir. C'est après ce repas que les choses commencent à se gâter. Une partie du groupe avait trouvé un logement pour passer la nuit avant de prendre l'avion le lendemain matin. La deuxième partie s'y rend donc pour prendre les places disponibles. Une fois les chambres prises, la responsable de la chambre d'hôte va vérifier les chambres et une fois de retour... Nous annonce la présence dans un lit d'un homme ivre ... plutôt dénudé. Fatigués et à bout de nerf, nous décidons de passer la nuit à l'aéroport.

Départ le lendemain matin de l'aéroport de Lisbonne en direction de Paris Charles de Gaulle et encore une surprise à l'arrivée : une valise disparue dans l'aéroport de Lisbonne (Que Air France a renvoyée à Brest finalement). Même course en taxi de l'aéroport jusqu'à Paris Bercy pour prendre notre bus mais cette fois-ci avec les bouchons typiques de Paris. Après un repas en centre ville, c'est reparti pour 8 heures de bus... et enfin l'arrivée à Brest.
Tout le monde est fatigué de ce voyage et content d'être rentré pour se reposer mais les Açores vont nous manquer....



mercredi 2 novembre 2016

Journée 8, 9 et 10 : l'île de São Jorge

Le dernier jour sur Pico se profile avec un départ pour Sao Jorge dans l'après midi dans la ville de Sao Roque au nord de l'ile. Suite à la mauvaise météo en mer, la compagnie maritime Atlanticoline annonce un changement de départ plus tard dans la soirée et à Madalena. Ce changement nous évite de louer un taxi pour Sao Joque mais l'inquiétude commence à se faire sentir chez certain d'entre nous. En effet, deux heures de bateau nous attendent pour atteindre l'île de São Jorge avec une mer bien agitée. Chacun prépare sa valise pour le départ et profite du paysage pour la dernière fois.

Fresque de Joe's Place avec vue sur le volcan Pico


Avant de partir pour le port, Hermance et Paolo nous ont donné plusieurs morceaux de mosaïque pour participer à la création de leur fresque créée par les différents convives de Joe's Place à l'arrière de la maison.
Après avoir réalisé les dessins dans le livre d'or pour remercier nos hôtes, notre "Présidente" artistique Alice à réussi à créer un super assemblage représentant un voilier en mer au bord du volcan Pico. Œuvre des plus discrètes au milieu des autres mosaïques!
Le soleil ayant disparu derrière Faial, il est temps pour nous de partir pour le port de Madalena.


La corne de brume sonne, le bateau part de Pico direction la ville de Velas sur l'ile de São Jorge. L'accès au pont supérieur est interdit pour cause de mauvaise météo et des sachets sont distribués à de nombreux voyageurs. En effet une houle de 3-4 mètre de haut est à prévoir. Tandis que certains préfèrent se concentrer sur le paysage pour éviter de se servir de son sachet, d'autres sautent sur les boissons dont le prix est extraordinairement bas (bizarre pour un bateau).

Ferry dans le port de Velas, île de Pico


Une fois arrivés sur São Jorge c'est une autre aventure qui nous attend, il est déjà 21h et c'est deux taxis qui nous attendent pour traverser une grande partie de l'île! Après 30 km de route nous sommes arrivés sur un parking perdu entre des falaises gigantesques et la plage, les taxis nous y abandonnent au milieu de la nuit. Nous y attendons notre hôte David et son voisin qui sont en quad pour prendre nos plus grosses valises/sac à dos. Le temps passe et l'envie d'arriver le plus vite possible au logement se fait sentir. Une fois arrivés tout le monde se jeta sur le repas préparé par Blandine un peu plus tôt (transportée par le quad ambulance). Une courte nuit dans cette ferme retapée puisqu'une ascension nous attendait le lendemain.

Chute d'eau principale du sentier
Vue du sentieer sur la fajã da Caldeira
Départ le lendemain matin pour une marche de 5 km et 700 m de dénivelé pour atteindre la crête de l'île de São Jorge (Carte du sentier). Les premiers kilomètres en bord de crête sont les plus durs à passer mais la découverte de chutes d'eaux et de paysages motive les troupes. Une fois arrivés en haut, un magnifique panorama sur toute la partie est de l’île de Pico nous attend. C'est cette partie de l’île que nous n'avions pas pu voir lors de notre marche dans les nuages quelques jours auparavant.
Après un pique-nique compliqué à cause des rafales de vent, nous décidons de rentrer puisque la descente pour la partie sud de l'île semble être délicate.

Observations de coulée de laves et d’orgues basaltiques étaient au rendez-vous sur le chemin du retour. Nous nous arrêtons à la plus grande chute d'eau où les plus courageux se baignèrent. Certains tentèrent la baignade dans la Fajã une fois rentrer mais sans succès!

Vue sur l'île de Pico du haut de la crête de São Jorge, on observe nettement l'alignement des volcans


Dyke métrique sur le chemin du retour
Fajãs da Caldeira, nord de l'île São Jorge
Le soir même, notre hôte David nous prépare un repas à base de produits de la mer dont tout le monde profite lors de notre dernière nuit sur São Jorge. Le lendemain, une traversée sportive nous attend pour le retour sur l'île de Faial. David nous avait réservé un zodiac pour l’occasion, mais la météo ne nous permis pas de l'utiliser. Le même calvaire nous attendait pour partir du logement perdu entre les falaises et l'océan, mais cette fois-ci de jour! Nous en avons donc profité pour observer quelques affleurements de l'île.

L'attente fut longue dans la ville de Velas dans le café Flor do Jardim  pour attendre le ferry de 19h. Même la traversée ne fut pas facile puisque même David, habitué aux belles vagues, ne se sentait pas bien à bord. Une fois à Faial, des taxis commandés par notre hôte nous ramènent à notre premier logement que nous avions trouvé si confortable pour profiter de notre dernière nuit aux Açores.


Pour la suite : le grand retour sur le continent!


dimanche 30 octobre 2016

Jour 7 : Chacun sa vie









____ Clément, Nathan et Benjamin : Expédition de l’extrême ________________________________

Entrée de la grotte avec Fernando, l'homme de la montagne pour assurer notre descente

Entrée vue de dessous (12 mètres plus bas)
Suite à une conversation avec un couchsurfer pour trouver la position GPS des différentes grottes de l'île de Pico, il s'est avéré qu'une expédition dans la Gruta do Canto da Serra au nord de Candelaria organisée par le parc naturel de Pico avait lieu samedi. Ce n'est que plus tard que nous apprenons que cette expédition est exceptionnelle et n'a lieu que 2 fois par an.
Départ à 9h30 avec la couchsurfeuse et guide Monica pour le point de rendez-vous à Candelaria. Une fois sur place nous rencontrons Paulino le directeur du parc naturel des Açores et des personnes de toutes nationalités (Portugais, belges, allemands, etc) pour la plupart habitants sur l'ile. Après un quart d'heure de route, nous nous retrouvons perdu au milieu des bananiers et des fougères, face à la minuscule entrée du tunnel de lave. Un seul moyen de rentrer : le rappel.
Nous descendons les uns après les autres pour atterrir sur un monticule d'os de vaches et de déchets. Nous avons même eu le droit à une figure artistique lors de la descente de Nathan.
Stalactites tombées dans la lave encore fluide



Le tunnel mesurant environ 300 mètres de long, nous marchons plus de 20 minutes avec pour seul obstacle un petit éboulement. Le sol présente de magnifiques coulées de pahoehoe à Aa sans discontinuités. On observe de belles structures de coulées, de stalactites de laves et de films bactériens.
Vers la fin du tunnel le plafond descend petit à petit jusqu'à ce que nous soyons obligés de ramper pour atteindre les derniers 20 mètres du tunnel. Le sol couvert de lave Aa nous lacère les mains et les vêtements. Nous revenons sur nos pas et remontons sur une corde fixe avec un système mécanique autobloquant.

Au final la visite aura durée 2h30 sans que nous nous en rendions compte. S'en est suivi un bon après-midi de repos bien mérité!
Traversée en rampant du boyau le plus étroit situé à la fin du tunnel


____ Bastien : Course orientale ________________________________

Exploration de l'Est de l'île : objectif, visiter le phare le plus à l'Est de Pico.
10h du matin, c'est parti pour 1h45 de car en passant par le Sud de l'île (par la ville de Lajes), direction Piédade. Le timing est serré puisque peu de car reparte vers l'Ouest, le dernier étant à 13h30. Cela me laisse moins de deux heures pour atteindre le phare. Muni d'une petite carte prise à l'office de tourisme, je me lance dans les petites rues du village sans trop savoir par où passer. Je me rends compte rapidement que ce n'est pas la meilleure solution en voyant le temps défiler. Les Acoriens sont très accueillant et aident facilement à trouver son chemin. Beaucoup d'entre eux (beaucoup est bien relatif dans ce petit village) s'arrêtent pour me demander s'ils peuvent m'aider. Grâce à ce surplus de gentillesse, j'arrive enfin sur le sentier côtier. Pas de phare en vue, j'ai encore de la marche (la carte de l'office de tourisme est de très grande précision !).

Phare en vue ! Dilemme, le chemin de droite me rapproche de la ville où je dois prendre le bus mais le sentier côtier m'emmène droit au phare, mon objectif de cette matinée !
Avec ce beau temps et ces paysages, impossible de ne pas y aller. Je fonce direction le petit phare ! Un peu déçu (je m'attendais à quelque chose de plus grand) je n'ai pas le temps de m'éterniser et me rend compte que le village est trop loin pour y aller en marchant.

Seule solution, la voiture. Coup de chance, première voiture et c'est gagné. Me voilà dans le pick-up d'un agriculteur bio d'une cinquantaine d'année qui m'explique sa vie sur l'île, comment il perçoit son mode d'agriculture et à quel point il aime les paysages de Pico. Il devait s'arrêter acheter quelques bricoles à Piédade ! J'ai même le temps de manger avant de reprendre le car direction l'aéroport situé au Nord de l'île. Après une petite heure et demi de digestion, il faut entamer les 12km qui me sépare de Madalena. J'ai évité de prendre le centre de l'île car le brouillard est très dense (cc Gwenaël ).


Route des vignes                                                     Coulée Pahoehoe

Une longue longue marche sur une route très plate.. Mais avec des paysages côtiers magnifiques (coulées de lave pahoehoe, de belles vagues, la route des vignes (patrimoine mondiale de l'Unesco) et quelques piscines naturelles aménagées occupent mon chemin. Pas simple la vie en communauté mais je dois dire que les petits géologues me manquaient déjà !
Le port de Madalena est tout près, bientôt 17h.
Une bonne journée de marche et de découverte de la belle Pico !

____ Édith, Blandine et Dimitri :  ________________________________

Belle journée pour visiter le musée du vin de Pico.

Histoire du vin
Installé dans un ancien couvent Carmélite avec une des plus anciennes collections de Dragonnier d’Europe.
Dans ce musée nous pouvons apprendre tout ce qu’il y a à savoir sur les techniques de culture du vin sur l’île, ainsi que l‘histoire du vin sur l’île de Pico, qui a constitué une activité très importante par le passé. La présence de peu de sol sur cette île est expliquée par le fait qu’elle soit jeune et volcanique, la roche est donc encore dure et peu érodée. C’est pour cette raison que pour la culture du raisin, de la terre a été importée par bateau de Faial.


Presse à raisin
La technique de culture particulière des vignes entourées de mur en pierre volcanique noire permet de les garder à l’abris du vent. Ces murets mis bout à bout représentent une longueur de 2 fois le tour de la Terre au niveau de l’Équateur et sont depuis quelques années classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Une coopérative des vins de Pico fut créée en 1994 pour avoir une appellation contrôlée des vins de l’île.

Au milieu des vignes
À quelques kilomètres du port de Madalena, on peut également se promener à Quinta das rosas, un jardin botanique de 3 hectares où l'on peut observer la flore açoréenne, composée d'espèces endémiques et de plantes importées des quatre coins du monde.

Balade matinale à Quinta das rosas

____ Gwenaëlle et Lucile : Journée Bikeuse  ________________________________


Journée libre !!!

Après une grosse rando, celle de la montée de Pico, nous continuons sur notre lancée sportive (malgré nos jambes douloureuses) !
Aujourd'hui petite visite de l'île en vélo. Nous avons commencé vers le Sud sur la route des vignes. Il s'agit de vignes protégées par des murets en pierres volcaniques, qui s'étendent sur des kilomètres carrés. Ce patrimoine des Açores a été classé en 2004 au patrimoine mondial de l'UNESCO.



Paysage de vignes
Nous avons également pu voir aussi des piscines naturelles, aménagées pour permettre la baignade car les vagues sont puissantes et dangereuses, et également parce que les plages sont inexistantes sur Pico.
Piscine naturelle aménagée
Puis nous sommes allées vers le Nord de Madalena. Encore une fois, notre parcours fût jalonné par des piscines naturelles, et des vignes. Au bout de notre périple,à Cacharo, par hasard, nous avons découvert une falaise aménagée permettant d'observer de nombreuses formations volcaniques, comme des sills (intrusions magmatiques horizontales), des dykes (intrusions magmatiques verticales) dans un encaissant volcano-sédimentaire. Nous avons pu distinguer aussi des figures de refroidissement en forme de prisme, qui correspondent au refroidissement du magma.



Dykes intrusifs dans une formation volcanosédimentaire
Et nous rentrons au logement, fières de nos kilomètres dans les jambes, qui vont nous apporter des courbatures pires que celles de l'ascension de Pico.


____ Gwenaël __________

Après une matinée à visiter le centre ville de Madalena, à la recherche de cartes postales, je décide de partir visiter une partie de l’île en courant. Il faut bien détendre un peu les muscles après l’ascension de la veille !
La météo ne semble pas très favorable mais pour le moment il ne pleut pas, il faut en profiter. Premier objectif, aller jusqu'au jardin botanique, à seulement quelques kilomètre de notre logement.
 
Ça grimpe légèrement, principalement que de la route et des chemins de terre large, parfait pour l’échauffement. 
Le jardin botanique est bien là, désert et je prend un peu de temps pour me balader à l’intérieur.
 
Après cette petite visite, direction le centre de l'île.   
J'avais envie de savoir à quoi cela ressemblait sans brouillard, étant un peu resté sur ma faim les deux jours précédents.


Pour cela, il faut prendre un peu de hauteur, et passer de 150m à 800m d'altitude, par un chemin agricole qui monte perpendiculairement à la pente. 
Je passe par des environnement différents, le bas de l'île étant constitué de petits bois avec notamment des lauriers et des eucalyptus, et le centre de l'île étant composé de .. je ne sais pas, il y a encore ce brouillard ! 
J'essaye de continuer un peu mon chemin, mais la visibilité tellement réduite et la température pas très élevée m'obligent à revoir mes plans et à changer d'itinéraire. 
Fin de la montée (croix rouge), demi-tour.

Après
un coup d’œil sur la carte, je choisi de prendre la direction du
village de Bandeiras et de son église. Les chemins sont à nouveau
visibles, je sis en permanence entourés de champs de vaches.
Certains agriculteurs locaux, me regarde d'un air surpris de leurs
pick-up. Ils ne doivent pas voir souvent des gens descendant du
brouillard en train de courir !

 
Arrivé à Bandeiras, il pleut ! Je cherche un abris temporaire pour regarder la carte, je n'ai pas envie de rentrer par la route, sous la pluie au milieu des voitures. 
Je comptais rejoindre la côte et faire le retour avec Bastien mais il est déjà passé depuis un moment. Tant pis, je trouve un autre chemin et je rentre … sous la pluie !

Résumé de la journée :

 
____ Maude et Alice________




Après une matinée bien reposante et une visite de Madalena, nous avons pu acheter des cartes postales pour nos papa-maman. Nous sommes allées nous promener sur la route des vignes. C'est un sentier de randonnée qui sillonne les anciennes vignes de l’île.
Sur la route nous avons pu voir un des moulins typique de la région.















Le long de la cote, de nombreuses petites maisons font face aux larges. Elles donnent envie de poser les valises pour toujours et vivre ici.







Nous avons profité du couché de soleil sur l'atlantique, quelle belle fin de journée !


samedi 29 octobre 2016

Jour 5 et 6: deux jours la tête dans les nuages


Jour 5 : Caminho dos lagoas

Deuxième jour sur l’île de Pico. Au programme, le chemin des lacs, Caminho dos lagoas. 22 km sur le plateau au centre de l’île, assez plat avec théoriquement une vue magnifique.

Lagoa do Caiado par beau temps


Il en sera tout autre :
Le même lac......
 
Le temps ayant décidé d'être gris et la vue se résumant a ça :






La visibilité est même par moment inférieure à 10m. On s''imaginerait facilement dans un autre monde, parallèle au notre, où la vision n'existe plus !





Le chemin longe une série de plusieurs lacs, formés dans des cônes volcaniques.  Bon en fait nous n'en avons vu qu'un mais les autres étaient bien présents sur la carte, on vous l'assure !
Par contre, l'eau était bien présente, sous plusieurs formes : Pluie, brouillard, pluie, bruine, brouillard, brouillard humide, crachin, pluie, brouillard, …

Ceci dit, cette « balade » nous a préparé pour l’ascension du mont Pico.



Jour 6 : Montanha do Pico

9h du matin. Après un bon petit déjeuné chez nos hôtes du moment et un checking de la météo promettant une belle journée, nous mettons le cap vers le point de départ de l’ascension du mont Pico.

Flanc ouest du Montanha do Pico. Vue des grottes de Frei Matias


9h40. Le groupe est prêt. Les balises gps, obligatoires pour la montée, sont dans les poches. C'est parti pour trois kilomètres, une rigolade ! Seul détail, 1089 m de dénivelé positif, uniquement dans des coulées de laves solide et des scories. Arrivée prevue à 2351 m d'altitude, c'est parti.


Rapidement, le groupe se sépare, chacun effectuant la montée à son rythme, toujours avec le sourire, et pour certain en chansons !

Coulée de lave Pahoehoe sur le flanc du mont Pico
Durant la montée, nous observons des laves de type Pahoehoe, ainsi que des laves cordées et des tunnels de lave.



12h00. Arrivé au cratère, il ne fait pas chaud, le vent souffle, il pleut (pour changer de la journée d'hier). On y trouve des roches riche en olivine, ce qui ne déplaît pas aux amateurs de minéralogie du groupe.
Il reste encore quelques mètres à grimper, ou plutôt escalader, à l'aide de nos main pour arriver au sommet. On y est presque !


12h42. Arrivée au sommet. Nous voila sur le point le plus haut des Açores, mais aussi du Portugal et de la dorsale médio-atlantique. Amazing, la vue est magnifique, mais se couvre rapidement, les nuages étant présent en nombre. L'humidité est toujours là, elle ne nous quitte jamais !
Phénomène étrange, on sent une chaleur se dégager du volcan et réchauffant l’atmosphère. Le volcan est toujours actif, même si il est actuellement en veille, sa dernière éruption datant de 1720.





Vue du sommet du Pequinho vers la partie est de l'île.

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Point géol'

Le volcan Pico est un stratovolcan formé en trois phases, chacune correspondant à l'expression de l'activité d'une même chambre magmatique à travers différentes cheminées volcaniques.

La première phase a construit un cratère à 2050m d'altitude. La deuxième phase provient d'un conduit volcanique décalé par rapport au premier, augmentant le sommet du volcan à 2250m. Ces deux premières phases ont formé des cratères suite à l'effondrement du haut du volcan. Enfin, la troisième phase du volcan a formé le Piquinho (Pico Pequeno), culminant à 2351m d'altitude.
Vue du Pequinho depuis le cratère principal (cratère de la 2e phase)

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Après une courte pose au sommet, il est temps de redescendre, en faisant attention de ne pas glisser ni trébucher contre les laves.
Pour terminer cette journée, on effectue une petite halte revivifiante dans une piscine naturelle pour les moins frileux avant de rentrer se reposer autour d'un excellent repas chez nos hôtes.

Baignade dans la piscine naturelle du port de Madalena

Demain, nous profiterons d'une journée libre, chacun pourra faire ce que bon lui semble (rando, promenade en vélo, repos, spéléo, footing, shopping...).

jeudi 27 octobre 2016

Jour 4 : Tunnels de lave

Mont Pico et ses nuages lenticulaires
Première journée à Pico ! Celle-ci s’annonce exceptionnelle avec une météo extraordinaire et des nuages lenticulaires sur le mont Pico. Au programme : plusieurs expéditions de spéléologie dans les tunnels de lave de l'ouest de l'île. Après un petit-déjeuner copieux (fait maison par notre hôtesse) et la location de véhicules, nous partons pour une visite guidée dans la première grotte: Gruta das Torres.



Ce tunnel de lave est le plus grand connu au Portugal, avec ses 5,2 km de long. Il fait également partie des 4 plus grand tunnels d'Europe. La Gruta das Torres a été créée au sein de coulées de lave, lors des éruptions successives du Cabeço Bravo, il y a 500 à 1500 ans. Ce volcan fait partie du complexe volcanique dit de "la Montagne" (Mont Pico). C'est la 3ème et dernière formation de l'île, datée à 200 000 ans. Ces tunnels de lave sont appelés Mistérios par les locaux, à cause des formations biologiques (bactéries et champignons) de couleur dorée ou argentée qui en tapissent les parois. Cette couleur est due aux reflets métalliques de l'eau sur ces tapis fongiques et/ou bactériens.

Comme le montre le schéma ci-contre, ces tunnels de lave se forment à la suite d'une coulée. En périphérie, la lave refroidit et se durcit, tandis que celle située au cœur continue de s'écouler. La diminution progressive du flux de lave amène à la création d'un vide au sein de la coulée et à l’apparition de différentes structures. Une fois les dernières coulées cristallisées, le tunnel devient accessible par des effondrements ou des ouvertures sur l’extérieur déjà présentes.


Entrée de la Gruta das Torres
La visite commence par une structure plutôt impressionnante appelée "skylight", qui correspond à l'effondrement du toit du tunnel de lave. On descend par cette ouverture jusqu'à environ 20m de profondeur, pour arriver dans une grande cavité de 15 m de hauteur de voûte. Les premières coulées de lave sont immédiatement visibles. Celles-ci correspondent à la dernière éruption du Cabeço Bravo. Ces laves, de type Aa, sont d'un aspect très rugueux et présentent une forte concentration de vacuoles de dégazage. Cette texture particulière leur a d'ailleurs valu le surnom local de "biscoitos" (biscuits).

Plus loin, la grotte se divise en 3 tunnels : un tunnel principal et deux tunnels secondaires. Le tunnel principal se place dans la continuité de l'entrée de la grotte. Les laves Aa le constituant l'ont emprunté du fait de leur viscosité élevée les contraignant à s'écouler en ligne droite. Contrairement au tunnel principal, les tunnels secondaires sont formés de laves de type Pahoehoe. Ces coulées plus anciennes et de plus haute température possèdent une viscosité beaucoup plus faible. Leur écoulement était donc plus rapide (estimé à 2 km/h) et a été contraint par la morphologie des coulées précédentes. Elles ont ainsi recouvert l'ensemble des parois, formant des structures en forme de banc. Une cinquantaine de mètres plus loin, ces 3 tunnels se rejoignent. La suite du tunnel étant bloquée par un éboulement, nous n'avons pas pu explorer les 4 km restants...
A gauche : coulée fossilisée de lave Aa à gauche et Pahoehoe à droite ; au milieu : film biologique dorée ; à droite : coulée cristallisé en plein mouvement autour d'un obstacle

Durant cette visite, nous avons pu observer de nombreuses formations typiques des tunnels de lave :

Couche fine de lave au plafond : lorsque le débit de la coulée diminue, le niveau de lave descend mais une partie reste fixée au plafond et refroidit très rapidement. Ce refroidissement rapide donne un verre basaltique très lisse.
Roche effondrée du plafond à texture lisse

- Stalactites de laves : ces structures se forment également lors de la descente du niveau de lave. Cependant, le refroidissement étant moins rapide, la lave constituant le plafond descendent légèrement par gravité tout en se solidifiant. Ces stalactites peuvent aussi apparaître après une refonte du plafond lors d'une nouvelle coulée.
Stalactites de laves

- Explosion de bulle de gaz : ces structures sont marquées par de grandes cavités dans le plafond. Les gaz se concentrent dans le haut du tunnel, formant des bulles autour desquelles la lave refroidie s'effondre par le bas. Malheureusement, la plupart de ces belles structures sont détruites à chaque nouvelle coulée. Ici, on observe seulement la bulle la plus récente.

- Helmet breakdown : il s'agit de parties effondrées du plafond recouvertes par les coulées Paehoehoe postérieures à l'effondrement. Les débris ont ainsi été recouverts sans être refondus.

Bloc recouvert de laves



Carte des grottes découverte à Furna Frei Matias
Une fois cette visite (bien guidée) terminée, nous nous lançons à la rechercher des tunnels de lave de la Furna de Freia Matias, sans connaître leurs positions et sans même être sûrs de leur existence !
MAIS la surprise est de taille ! En effet, nous découvrons pas moins de 4 tunnels en plein milieu des prés à vaches. Le plus impressionnant étant que chacun de ces tunnels présentent des structures différentes, malgré le fait qu'ils soient tous alignés le long d'un même axe NW-SE. Satisfaits de notre découverte, nous avons décidé de baptiser chacun d'entre eux.

- O Rio ("la rivière") est le plus haut sur la pente. Ce tunnel, en forme de couloir étroit avec un plafond bas, mesure plus de 50 m de long et présente de nombreux effondrements. La partie la plus intéressante étant la fin du tunnel, avec des structures de coulées sur plusieurs étages très bien préservées.

A gauche et au milieu : vue d'un tube d'alimentation ; à droite : couloir de lave prolongeant le tube d'alimentation

- Cupula da Vaca ("le dôme de la vache") : celui-ci est situé sous un petit dôme d'une vingtaine de mètres de haut. Contrairement au Rio, sa forme est plutôt circulaire et le plafond est beaucoup plus haut (> 2 m). On y trouve en abondance les bactéries et champignons évoqués plus haut.


A gauche : structure de coulée de lave; au milieu : Squelette de vache ayant donné son nom à la grotte; à droite: Entrée de la Cupula da Vaca

- O Duplo Tunel ("le double tunnel") : comme son nom l'indique, ce tunnel est constitué de deux étages distincts. On peut y observer de belles stalactites sur toute la longueur du plafond. Au fond du tunnel se trouve un tube d'alimentation de lave qui s'ouvre sur la cave.

A gauche : tunnel de lave inférieur effondré ; au centre : plafond couvert de stalactites de lave ; à droite : tube d'alimentation de lave en bout de grotte

- O Grande Salão ("le grand hall") : notre dernière découverte est sans doute la plus impressionnante. Ce tunnel est le plus long, le plus large et le plus haut de plafond parmi les quatre que nous avons explorés aujourd'hui. Les coulées Pahoehoe successives sont très clairement visibles, comme le montrent la photo ci-dessous. Le tunnel se termine par un effondrement. Cependant, il est possible de se faufiler entre les rochers pour accéder à une grande cavité où les niveaux de lave sont observables jusqu'à plus de 2 mètres de haut.

Coulées Pahoehoe successives suivant la morphologie du tunnel

Au programme pour le lendemain : une marche sur la crête est de Pico, marais et lacs en vue !




Bonus : Visite du tunnel de lave de Gruta das Torres accompagné par le Dr. Pierre Sans Jofre